Calendrier martien

Le calendrier martien de Kim Stanley Robinson

Le calendrier Ls de Kim Stanley Robinson se rapproche du calendrier darien conçu en 1985 en reprenant le même nombre de jours pour l’année martienne, soit 668,6 sols. Ce nombre fractionnaire devrait contraindre l’auteur à suivre le modèle darien qui répartit dans chaque décennie martienne 6 années bissextiles de 669 jours et 4 années de 668 jours pour reconstituer un total de 6 686 sols. Malgré cela, toutes les éditions confondues du roman associent le schéma reproduit plus haut à la légende suivante : « 669 jours martiens au total dans une année martienne : 24 mois dont 21 mois de 28 jours et 3 mois (tous les huit mois) de 27 jours » ce qui impliquerait une décennie de 6 690 sols, soit 4 sols de trop !

Le calendrier Ls repend le même nombre de mois par année mais les répartit de maniêre différente. Le calendrier darien place un mois de 27 sols tous les 6 mois et le dernier mois de l’année ne possède un 28e sol que les années bissextiles martiennes.

Le calendrier Ls s’écarte sur plusieurs autres points :
- le roman ne nomme pas les mois de l’année,
- le calendrier Ls découpe quatre saisons en 360 degrés comme le montre l’extrait ci-dessous,
- pour finir, Kim Stanley Robinson démarre son calendrier (l’An 1) en 2027, année de l’arrivée de ses colons sur Mars. Le calendrier darien a fait l’objet d’une controverse car il débutait sa chronologie à la fin de 1975 où la première sonde spatiale Viking se posa sur Mars. Ce choix fut rapidement considéré comme extrêmement restreint et avait pour conséquence de donner des dates négatives aux multiples observations télescopiques des siècles passés. L’ère à laquelle une préférence est actuellement accordée est celle de 1609, date où, en se basant sur les observations que Tycho Brahé fit de Mars, Johannes Kepler élucida les lois sur le mouvement des planètes. 1609 est aussi l’année de la première observation de Mars au télescope par Galilée.

« — Est-ce que vous avez vraiment conscience que nous sommes en Ls 70 ? s’exclama Phyllis un soir. Et est-ce que nous ne nous sommes pas posés en Ls 7 ?

Ce qui voulait dire qu’ils étaient là depuis une demi-année martienne. Phyllis utilisait un calendrier calculé par les planétographes. Il était maintenant devenu plus familier dans la colonie que le système terrestre. L’année de Mars était longue de 668,6 jours locaux, et afin de définir à quel point ils en étaient dans cette longue année, ils se servaient du calendrier Ls. Selon ce système, la ligne entre le soleil et Mars au moment de l’équinoxe de printemps nord était à 0° et, ainsi, on pouvait diviser l’année en 360 degrés, ceci afin que Ls = 0° – 90° équivale au printemps nord, 90° – 180° à l’été sud, 180° – 270° à l’automne, et 270° – 360° (ou 0 de nouveau) à l’hiver.

Cette situation plutôt simple est compliquée par l’excentricité de l’orbite de Mars, extrême selon les standards terrestres : à son périhélie, Mars se trouve à 43 millions de kilomètres plus proche du soleil qu’à son aphélie, et reçoit donc à peu près 45 % de lumière en plus. Cette fluctuation rend les saisons inégales entre les deux hémisphères. Le périhélie se situe chaque année à Ls = 250°, tard dans le printemps austral. Aussi, le printemps comme l’été sont nettement plus chauds dans l’hémisphère sud que dans le nord, avec des différences pouvant aller jusqu’à 30 degrés. Les automnes et les étés quant à eux sont plus froids puisqu’ils surviennent près de l’aphélie – tellement froids que la calotte polaire sud est essentiellement composée de gaz carbonique, alors que la calotte boréale est faite d’eau gelée.

L’hémisphère sud est donc celui des extrêmes, et le nord celui de la modération.

L’excentricité orbitale de la planète est à l’origine d’une autre particularité notable : plus les planètes sont proches du soleil, plus vite elles se déplacent, et c’est ainsi que les saisons sont plus courtes vers le périhélie qu’à l’aphélie. Par exemple, l’automne boréal de Mars est de 143 jours, alors que le printemps dure 194 jours ! Certains prétendaient que cette seule raison justifiait l’installation de la colonie dans l’hémisphère nord.

En tout cas, ils étaient installés dans le nord. Et l’été était arrivé. Les jours allongeaient. »

Extrait de : Kim Stanley Robinsom, Mars la Rouge, pages 110 et 111 de l’édition en français, ©2006, ©2012, Éditions Omninus.

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